Summary

L’augmentation des crimes haineux visant les communautés 2SLGTBQI+ vient réaffirmer la nécessité d’adopter une stratégie gouvernementale inclusive pour lutter contre la haine.

 

(Toronto, 22 mars 2023) — Les dernières données de Statistique Canada concernant les crimes haineux déclarés par la police montrent qu’en 2021, les crimes motivés par la haine ont augmenté de 27 %, avec une hausse des crimes haineux ciblant en particulier les communautés 2SLGTBQI+.

Les données annuelles publiées ce matin sont inquiétantes, mais non surprenantes. Elles peuvent être le reflet d’une aggravation de la polarisation sociale de même que d’une plus grande prise de conscience de la discrimination et de la dénonciation.

Au cours de l’année écoulée, au Canada, de nombreuses manifestations d’intolérance, de menaces et d’attaques contre les communautés 2SLGTBQI+ ont eu lieu, notamment contre les travestis et les personnes transgenres. Dans les grands centres urbains de tout le pays autant que dans les plus petites communautés, beaucoup des personnes ciblées faisaient partie des communautés 2SLGBTQI+, que ce soit lors d’attaques dans les transports en commun, de manifestations contre les travestis ou d’autres formes de discrimination.

La majeure partie de l’augmentation signalée en 2021 concerne des crimes haineux envers une religion (+67 %), l’orientation sexuelle (+64 %) et la race ou l’appartenance ethnique (+6 %). Suivant les tendances précédentes, le principal facteur motivant les crimes haineux envers la religion est l’antisémitisme. L’augmentation des crimes haineux envers une race ou une ethnie est principalement due à l’augmentation des crimes haineux envers les populations arabes et originaires d’Asie occidentale (+46 %), les populations originaires d’Asie orientale et d’Asie du Sud-Est (+16 %) et les populations originaires d’Asie du Sud (+21 %).

« Derrière tous les chiffres dévoilés aujourd’hui se trouvent une ou plusieurs personnes ayant subi ou devant vivre avec un traumatisme lié à un crime haineux, et nous savons qu’ils ne tiennent pas compte des expériences vécues par beaucoup d’autres victimes. En 2023, nous devons faire mieux. Le Plan d’action national de lutte contre la haine est l’un des moyens qui nous permettront de mieux protéger nos communautés », a déclaré Mohammed Hashim, directeur général de la Fondation canadienne des relations raciales (FCRR).

« Le Réseau Enchanté est inquiet, mais n’est pas surpris par l’augmentation des crimes haineux visant les communautés 2SLGTBQI+ », a déclaré Tyler Boyce, directeur général du Réseau Enchanté. « Les crimes et les incidents haineux cherchent à intimider et isoler les personnes et les communautés 2SLGBTQI+. Mais l’histoire nous démontre que nous ne demeurerons pas dans le silence. Les communautés disposent de ressources et sont résilientes. Le Réseau Enchanté soutient et défend les communautés 2SLGBTQI+ de tout le Canada et continuera à lutter pour que chaque personne au pays puisse vivre une vie dynamique, décente et sûre. »

Alors que le gouvernement fédéral développe son Plan d’action national de lutte contre la haine, le rapport d’aujourd’hui vient nous rappeler qu’il est nécessaire et urgent d’être plus inclusif afin de prévenir, de reconnaître et d’agir face aux crimes haineux, y compris ceux qui ciblent les communautés 2SLGBTQI+, mais également de soutenir les victimes de la haine en allouant le financement de 44 millions de dollars comme recommandé l’automne dernier par la FCRR à la suite d’un examen des services offerts aux victimes de la haine au Canada.

Les actes motivés par la haine contribuent considérablement à instaurer une culture de peur et d’intimidation envers les individus et les communautés qui en sont la cible. Des mesures et un soutien appropriés de la part du gouvernement et du système judiciaire augmenteront la confiance envers la capacité des institutions à traiter les crimes haineux.

Ces chiffres ne représentent qu’une petite fraction du nombre réel d’expériences vécues par les membres des communautés racialisées. Des lacunes importantes persistent dans la manière dont on détermine les crimes haineux, ce qui signifie que les données mesurées ne tiennent compte que des incidents signalés à la police et qui sont définis comme crime haineux par les services de police. De nombreux crimes et incidents haineux ne sont toujours pas documentés parce que les victimes ne croient pas que le fait de les signaler les aidera à guérir ou leur fera obtenir justice.

Les données dressent un portrait notable, mais incomplet des situations complexes que peuvent vivre les individus. Beaucoup de Canadiens s’identifient à plusieurs identités de genre pour lesquelles ils peuvent être la cible de crimes haineux.

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Anna Woodmass

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